Un camp de Béthanie


Ce camp de Béthanie fut organisé de main de maître par Annick au mois d'Août 1992 dans la maison du four à Montcel, petit village d'Auvergne qui se trouve à 30 km de Clermont Ferrand.

Le 7, tout le monde arriva un peu de partout. On fait la connaissance de Georgette et Maurice, qui sont venus du Nord. Jeannot qui habite près de Marseille, apportait le soleil avec son sourire à la Fernandel. Anne-Marie arrivait de Bordeaux. Il y avait ceux qui étaient des Deux-Sèvres et de la Vendée, Annick, Eliane dite Lapin de la Pommeray sur Loire, Franck, Daniel et celui qu'on appelle Papy Pop.

Le 8, arrivée de Geneviève, dite Panisse, de la Savoie avec sa gentillesse et sa grande compréhension. Nous allons au Gour de Tazenot. Un lac s'est formé dans un cratère, il y a presque 10 000 ans (comme le temps passe ma bonne dame). Anne-Marie s'est baignée tout habillée bien qu'elle ait apporté son maillot de bain. C'est encore un mystère de la logique féminine.

Le 9, on ne peut pas sortir car le matin un orage gronde au loin et il pleut tout l'après-midi. Alors commença un semblant de règlement de comptes au jeu de dames entre deux individus connus dans le milieu sous les noms de Jeannot, l'extra-terrestre et de Papy Pop, car l'année passée dans un autre village du Puy de Dôme (Cadebaud), ils avaient fait une partie nulle mais elle était à la faveur de Jeannot. Aujourd'hui, le destin remettait encore les deux adversaires en présence. Ils joueront deux parties ; Papy Pop gagna mais un certain soir l'extra-terrestre remporta la victoire. Et au cours d'une autre soirée, Papy Pop vainquit de justesse car il resta avec une seule dame (à suivre).

On voyait dans le lointain bleuté le sommet du Puy de Dôme qui domine tous les monts ; nous n'y sommes pas allés.

Le 10, nous avons visité la ville d'eau de Vichy et son grand parc. Anne-Marie et Franck ont voulu boire l'eau de la fontaine, mais ils ont fait une grimace car elle était chaude.

Le 11, tout le monde va à Gergovie, sauf moi, car j'ai voulu rester à la maison pour prendre quelques notes.

Le 12, nous sommes allés à Volvic où se trouve aussi une source d'eau minérale. On nous a présenté un documentaire sur cette eau qui s'infiltre dans le sol volcanique, et à la maison de la pierre nous avons regardé un autre documentaire très intéressant. On nous a montré comment depuis le Moyen Age, les hommes extraient des blocs de lave pour servir dans le bâtiment, et comment à l'époque de la préhistoire, elle s'écoulait des cratères des volcans en activité. Lapin offrit gentiment à tout le monde des petites pierres de Volvic.

Papy avait des achats à faire et demanda à Annick "Quand allons-nous dans un lieu civilisé?", c'est-à-dire en ville.

Le 13, nous avons eu la visite de Marie-Thérèse et Emmanuel. Nous passons l'après-midi à Riom, dans les rues commerçantes.

Le 14, nous sommes dans les gorges de la Sioule ; il y a des beaux paysages. Daniel et Franck ont baptisé Anne-Marie, avec l'eau d'une source chaude (35°). C'était bien pour tous ceux qui entourent Anne Marie, car tous les moustiques, mouches, guêpes et taons attirés par sa chair tendre viennent sur elle ; nous étions tranquilles. Elle avait de gros ennuis avec son appareil qui parle car un bouton s'obstinait à ne pas fonctionner. Bien que Daniel essayât de le réparer plusieurs fois, cet appareil resta muet.

La soirée du 15, nous avons assisté à un spectacle donné par une troupe de cascadeurs à Piory. Ils faisaient revivre la légende de Merlin l'Enchanteur avec le roi Arthur. Un jour, celui-ci organisa un tournoi dont l'enjeu était une épée magique ; ces cascadeurs jouaient très bien leur rôle.

Le 16, nous allons le midi déjeuner dans une auberge non loin de la maison du four. Franck se croyait être le patron de cet établissement car l'auberge s'appelait "Chez Franck". Nous avons eu un bon repas ; on nous a servi de délicieuses truites saumonées. Elles proviennent probablement d'un des proches cours d'eau. Jeannot n'est pas bien, il a du prendre un coup de froid la veille au spectacle. Le matin du 17, il a de la fièvre, et une doctoresse est venue ; elle a diagnostiqué une infection pulmonaire peu grave. Notre Jeannot garde la chambre, et Annick reste auprès de lui tandis que nous sommes retournés à Riom pour visiter une verrerie ; nous avons admiré le travail des souffleurs de verre, car c'est un vrai travail artistique. Nous sommes allés au château de Tournoël ; en rentrant, Franck alluma un barbecue pour cuire des saucisses. A cette soirée-là, nous avons bu du champagne.

Daniel s'est occupé de moi et il conduisait le petit car du camp. Les deux dernières nuits, il couchait dans la pièce à côté de la chambre de Jeannot à cause de la maladie de celui-ci. Il est bon garçon, toujours disponible. Annick me prenait dans sa voiture pour me sortir.

Le 18, c'était le jour du départ. Georgette est une personne très sensible. Le matin, elle nous a fait ses adieux en nous embrassant de tout coeur et des larmes dans les yeux. Après le déjeuner, on est venu chercher Jeannot en ambulance pour le ramener à son foyer. Quelques jours plus tard, Annick téléphona aux parents de Jeannot ; celui-ci était chez eux. Il était en pleine forme, et il avait retrouvé son grand sourire. Je me demande s'il est tombé malade pour avoir un départ très remarqué avec une ambulance, ou il avait peur de fatiguer ses petites méninges en travaillant un peu sur ce compte-rendu, comme je lui avait demandé ? Allez comprendre ce qui se passe dans le crâne d'un extra terrestre... J'avais demandé aussi à Franck d'écrire ses impressions du camp pour les insérer dans ces pages, mais je les attends toujours. Ah ces jeunes !

Ce séjour à la maison du four m'a paru passer trop vite tant je me suis bien amusé. Enfin, toutes les meilleures choses ont une fin.

René Chausboeuf alias Papy Pop


Il y a tout de même de l'espoir
Revenir au sommaire
C'est normal pour les autres mais pas pour soi