Auxiliaire de vie de campagne
Les médias ne parlent pas ou si peu de celles qui s'occupent des personnes âgées, des malades et des handicapés à domicile. Elles sont employées par des villes ou des associations comme l'ADMR.
En France, l'ADRM (aide à domicile en milieu rural) représente 2300 associations locales fédérées dans 80 fédérations départementales. Chaque association est animée par une équipe de bénévoles proches des bénéficiaires des services à domicile.
Le contact est facile, les bénévoles se chargent de toutes les formalités pour une prise en charge par les organismes financiers (Sécurité Sociale, Caisse de retraite, Département, ou Etat).
L'association emploie différents personnels pour répondre aux demandes (travailleuses familiales, aide-soignantes, etc...).
Les travailleuses familiales remplacent la mère de famille quand elle est hospitalisée, ou simplement après un retour de maternité par exemple. Elles s'occupent des enfants, de la maison et de la préparation des repas. Dans certaines familles, c'est un travailleur social : elles peuvent donner des conseils pour l'éducation des enfants, et résoudre les difficultés qui se présentent au niveau des familles.
Le travail des aide-ménagères est auprès des personnes âgées. Elles sont là pour l'entretien de la maison, la préparation des repas et une présence agréable pour la personne aidée.
Les auxiliaires de vie travaillent à temps partiel. Elles s'occupent des personnes âgées, des malades et des handicapés. Elles font leur toilette, les lèvent et les couchent, et préparent leur repas. Elles font aussi leur ménage et l'entretien des vêtements.
Le CAFAD (certificat d'aptitude aux fonctions d'aide à domicile), à été créé le 30/11/1988. L'objectif du CAFAD est de permettre aux salariés exerçant des fonctions d'aide à domicile d'acquérir les capacités nécessaires pour intervenir auprès des personnes ne relevant pas d'une prise en charge lourde. Il s'agit de personnes qui "tout en conservant la plus grande part de leur autonomie, ne peuvent plus assurer seules ou de façon complète les obligations de leur vie quotidienne". L'instauration du CAFAD a constitué une reconnaissance de la fonction d'aide à domicile et de la nécessité d'une formation.
Après cette première partie, présentant l'ADMR d'après le calendrier et la revue de cette association, nous allons maintenant nous intéresser au travail sur le terrain des auxiliaires de vie.
Machin (encore lui), habite les Deux-Sèvres et il vit dans un hameau assez éloigné d'une ville. Il y a déjà 11 ans que France fait chaque matin 10 kilomètres pour donner à Machin son café, lui faire sa toilette, le lever et le coucher de Machin. Elle se fait parfois remplacer par Michèle, Marcelle ou Chantal. Elles parcourent des distances variables en voiture pour se rendre chez des personnes à aider.
Marcelle est à 15 kilomètres de la maison de Machin, mais les personnes dont elle s'occupe habituellement sont regroupées dans le même village. France fait 45 kilomètres par jour ; Michèle en fait en moyenne une dizaine.
Le Dimanche, elles viennent à tour de rôle.
Machin a de vraies relations d'amitié avec ses auxiliaires. Cela est nécessaire, sinon les relations risqueraient d'être mauvaises, par exemple si les auxiliaires considéraient les personnes âgées comme des plantes en pot qu'il faut arroser et abreuver d'engrais, ou si les personnes aidées prenaient les auxiliaires de vie pour des robots programmés pour leur donner à manger et faire leur ménage.
Chantal a passé son CAFAD en 1993 pour être auxiliaire ; elle fait plusieurs stages dans des centres spécialisés pour handicapés mentaux. Comme beaucoup de personnes, elle avait une appréhension des contacts avec les handicapés, mais elle s'est aperçu très vite que ceux-ci étaient des être humains comme les autres.
Un jour, Machin a eu besoin d'acheter des meubles. Alors, Michèle lui a gentiment offert de l'accompagner avec sa propre voiture dans une petite ville qui se trouve à 13 km. Là, Machin a pu choisir ses meubles et faire d'autres achats.
France et Michèle ont emmené plusieurs fois Machin et Serge, qui est également handicapé et habite la même maison que Machin.
Pour fêter ses 60 ans, Serge a invité Michèle, France, Chantal, Marcelle et Machin à manger un gâteau. Et le vieux Machin fit de même pour ses 75 ans ; à cette occasion, il reçut également des cadeaux.
Le frère et la belle-soeur de Machin habitent l'île de Ré. Ils avaient invité France, Michèle et Machin depuis quelques mois à déjeuner chez eux.
Le 28 Septembre, Michèle prit sa voiture et conduisit France et Machin jusqu'à la Rochelle, et ils passèrent ensuite le pont jusque l'île. Ils arrivèrent sur la place du village de la Noue où est la maison qui appartenait aux parents de Machin et maintenant à son frère. Après un bon déjeuner, on fit un tour dans le village ; une foule de souvenirs revenait à l'esprit de Machin ; à la plage, il respira l'air iodé, les odeurs des algues que la mer rejetait sur le sable. Machin a vécu pendant 21 ans dans ce village, avec ses parents. Il y connaissait les habitants, et parcourait une grande partie de l'île avec son vélociman... tout cela n'est plus que du passé ! Il a trouvé beaucoup de changement depuis qu'il avait quitté la Noue, il y a maintenant des magasins qui n'existaient pas à cette époque. Les personnes qui ont reconnu Machin étaient devenues comme lui des vieillards.
Michèle, France et Machin reprirent le chemin du retour et retraversèrent le pont ; il faisait nuit quand ils sont rentrés dans les Deux-Sèvres, contents de leur journée.
A la campagne comme à la ville, grâce à ces services d'aide ménagère et d'auxiliaires de vie, des personnes âgées peuvent rester chez elles entourées de leurs souvenirs, ce qui leur évite d'être placées dans des maisons de retraite.
L'aide à domicile résout en partie le problème de l'intégration des handicapés dans la société. Ceux qui veulent leur indépendance et qui sont capables de gérer leur budget, peuvent bénéficier d'un service d'auxiliaires de vie s'ils ont un appartement adapté.
René Chausboeuf alias Papy Pop